A Bagneux : "On a peur de prononcer le mot "juif"
Il doit avoir un "gros" sexe, danser comme Michael Jackson et dégager une odeur âpre qui pique les narines. "C'est de la folie, les clichés qui circulent sur les Noirs", lance Djibril Issaka, avec un regard trahissant une certaine habitude de ces remarques. Djibril Issaka est donc Noir. Ce grand "Black" de 22 ans habite à quelques fenêtres de celles de Youssouf Fofana, le chef du "gang des barbares", allée du Prunier-Ardy, à Bagneux (Hauts-de-Seine). Il s'occupe d'une association culturelle, à deux pas de l'immeuble où a été séquestré et torturé Ilan Halimi.
Quand les juges ont retenu comme circonstance aggravante l'éventuel caractère antisémite de l'enlèvement, lui et ses camarades ont refusé "toute suspicion d'antisémitisme généralisé qui pèse dans nos quartiers". Il est allé voir SOS-Racisme pour faire passer le message. Il a participé, le 23 février, à la marche silencieuse dans les rues de Bagneux. "Je suis resté dix minutes à la manifestation parisienne, dit-il. Quand j'ai entendu : "On a tué Ilan parce qu'il était juif", j'ai dit non."
Abou Decoure, 24 ans, animateur social, confie : "On a peur de prononcer le mot "juif". Que ce soit pris pour de l'antisémitisme." Il ajoute : "Quand on dit qu'un musulman est un poseur de bombe, c'est pas grave. Quand on dit qu'un juif a de l'argent, c'est de l'antisémitisme. Ça me gêne." [+]Link
domingo, 5 de marzo de 2006
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