L’industrie du film X au Maroc
Abdelhak Najib et Youssef Chmirou
Plusieurs destinations au Maroc ont été touchées par l’industrie du sexe. Tournage en bonne et due forme ou films amateur en catimini, de Marrakech à Agadir en passant par Tanger ou encore Essaouira, la pornographie fait recette. Les industriels du X se servent des décors marocains pour des séances photo, des films roses (softcore) et du X (hardcore). Stars du porno et starlettes ont ainsi visité quelques régions du Maroc. On peut retrouver des photographies dans des maisons marocaines, des ryads, dans le désert ou sur la montagne.
Elles se font appelées, Jihane, Warda, Hiba, Faïrouz, et elles sont installées ce soir-là sur une banquette bien située et visible à l’entrée d’un cabaret réputé très chaud à Marrakech dans l’espoir d’une rencontre qui bouleversera leur vie. Certaines sont très jeunes, mineures et célibataires, d’autres ont un mari et une famille. Parfois elles sont divorcées avec souvent un ou deux enfants en charge. À chaque fois que l’ombre d’un client plane sur l’entrée de la discothèque, elles se retournent toutes vers cette unique direction pour dévisager, grand sourire aux lèvres, cet acheteur potentiel de la chair fraîche en quête d’une aventure sexuelle bon marché. Il est à peine minuit et le commerce sexuel à Marrakech, l’une des dernières destinations à la mode chez les amateurs du sexe, a déjà commencé. À l’entrée du cabaret, les quelques videurs en faction, s’affairent à scruter la physionomie des clients de la soirée ainsi que les filles qui y débarquent en masse. Pas question de laisser entrer n’importe qui. Le tri est conditionné par quelques critères très subjectifs par rapport à ces jeunes fillettes, qui exercent ce fameux plus vieux métier du monde, que seuls les maîtres des lieux maîtrisent. Toutefois, nous dit-on officieusement, le cabaret impose une sorte de rémunération ou pourcentage à chacune d’entre elles si elle arrive à faire tomber un client. Surtout si c’est un touriste qui paie bien et de surcroît en devises. Bienvenue dans le monde de la nuit et de l’industrie du sexe dans la ville ocre, la destination favorite des fous du sexe sans frontières. Un monde sans tabous, sans interdits, et où tout se négocie au gré à gré, tout au long de la soirée. Hôtel, maison, voiture, ou même dans la nature, chaque lieu est tarifié à l’unanimité et permet aux prostituées d’identifier d’abord le client et ensuite d’avoir une sorte de visibilité quant à ses moyens financiers qu’il peut mobiliser pour le reste de la soirée. Peut importe son apparence, le client est jugé par rapport à ce qu’il est en mesure de payer pour ses fantasmes les plus délirants. En atteste, si besoin est, les photos prises à Agadir par le journaliste pornographe belge (scènes d’urine, d’éjaculation, sado-maso…), Philippe Servaty, qui a été derrière l’éclatement du scandale d’Agadir où 14 fillettes ont été emprisonnées et condamnées sévèrement pour débauche au courant de l’année 2005. Finalement, c’est tout un package inclu implicitement dans l’offre des agences de voyage étrangères, offert aux touristes de tout genre qui choisissent la destination Marrakech où tout se vend et rien ne se refuse.
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lunes, 5 de septiembre de 2005
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